DÉFINITION DE L’OSTÉOPATHIE

Andrew-Taylor Still (précurseur de l'ostéopathie en 1874) en donnait cette définition : ≪ C'est une connaissance scientifique de l'anatomie et de la physiologie, qui dans les mains d'une personne habile, pourra l'appliquer en vue d'aider un être blessé par l'effort, la tension, les chocs, les chutes... »

 

L'ostéopathie est un ensemble de techniques manuelles permettant la conservation ou la restauration de la mobilité des différentes structures du corps. Andrew-Taylor Still définit un principe d'auto-guérison de l'organisme, en effet le corps disposerait d’un certain nombre de moyens pour se défendre, se réparer et s'adapter, partant de ce principe l'ostéopathe tente de retrouver l'origine de la restriction empêchant le bon fonctionnement de ces moyens d'auto-protections.

La définition du Registre des Ostéopathes de France est : ≪ L’ostéopathie est l’art de diagnostiquer et de traiter, par la main, les dysfonctions de la micro mobilité des tissus du corps, qui entraînent des troubles fonctionnels pouvant perturber l’état de santé. ≫

 

Ou encore, lors d'une convention européenne d’ostéopathie de Bruxelles, le professeur Pierre Cornillot définissait l’ostéopathie ainsi : ≪ La médecine ostéopathique est une science, un art et une philosophie des soins de santé, étayée par des connaissances scientifiques en évolution. Son art consiste en l’application de ses concepts à la pratique médicale dans toutes ses branches et spécialités. Sa science comprend notamment les connaissances comportementales, chimiques, physiques et biologiques relatives au rétablissement et à la protection de la santé, ainsi qu’à la prévention de la maladie et au soulagement du malade. ≫

 

C'est une affaire délicate de donner une définition de l'ostéopathie. Nous avons déjà tous (ostéopathe) été soumis à cet exercice difficile ≪ qu'est-ce que l'ostéopathie ? ≫. Au départ, cela nous pose problème et souvent nous perdons le fil dans nos explications et ainsi nous perdons l'interlocuteur. Mais on s'aperçoit qu'il n'existe pas de réponses précises comme pour toutes les spécialités de la médecine : le dentiste (pour les dents), l'ophtalmologue (pour les yeux)... car nous traitons un ensemble, l'ensemble du corps et non une partie bien définie.

 

A cela d'ailleurs s'applique des principes tels que :                                                                                               

  •  L'unité du corps : le corps est un tout. Il concentre os, articulations, muscles, fascias, vascularisation et innervation. Par interrelation, l’atteinte de l’un de ces éléments entraîne des perturbations sur l’ensemble des autres parties.
  • La structure gouverne la fonction : les structures du corps et les fonctions qu'elles doivent remplir sont interdépendantes. Dès qu'une structure qui compose le corps commence à perdre de la mobilité, la fonction qu'elle est censée remplir pleinement est perturbée, diminuée, entraînant un trouble fonctionnel.
  • La règle de l'artère suprême : la libre circulation du sang assure l’intégrité des systèmes de l’organisme et garantit ainsi l’homéostasie.
  • La capacité d'autocorrection du corps (l'homéostasie) : le corps possède la capacité de maintenir la stabilité de ses constantes physiologiques et contient tout pour s’autoréguler et se maintenir en bonne santé.

 


TECHNIQUES OSTÉOPATHIQUES

  • TISSULAIRE/FACIALE

Ces techniques sont employées dans les approches structurelles, viscérale et crânienne. Le fascia est présent partout dans l’organisme, il s'agit de tissu conjonctif. On le trouve dans la peau, les muscles, les organes. C’est aussi ce qui compose la gaine des os, des muscles, et des viscères comme le foie ou le cœur. La dure mère est un fascia. Il forme de grandes membranes qui accueillent tout le système vasculaire, nerveux et lymphatique.

Il est présent pour protéger, soutenir, et nourrir chaque parcelle de notre organisme.

 

La particularité du fascia est son rôle de mise en relation de tous les éléments anatomiques les uns avec les autres.          Une technique fasciale est réalisée par la palpation d’une zone en dysfonctionnement. L’ostéopathe, lorsqu’il a déterminé quel fascia doit être traité, effectue à son niveau une mobilisation lente, entrecoupée de pauses plus ou moins longues.      Il est ainsi possible de traiter avec de très bons résultats les articulations, les muscles, les organes, les cicatrices, le crâne.

  •  VISCÉRALE

Les viscères regroupent :  

  • L’appareil cardio-respiratoire qui se trouve dans le thorax,
  • Le système digestif qui transite depuis la bouche jusqu’au pelvis,
  • Le système uro-génital de l’abdomen et du bassin,
  • Le système glandulaire (foie, pancréas, thyroïde,…)  nécessaire à la digestion et aux balances hormonales.

Les viscères permettent au corps de pouvoir être approvisionné en oxygène et en nutriments (sucres, graisses, protéines, vitamines). Ils rendent possible l’évacuation des déchets (CO2, toxines). Leur rôle est important dans l’immunité, la cicatrisation, les équilibres chimiques...

Le viscéral est une technique tissulaire avec des test de motilité de l'organe et des tests de mobilité (lors de la respiration diaphragmatique). Avec cette méthode, la correction est directe ou indirecte. On travaille sur le péritoine (méso, épiploon, attaches sur le cadre osseux), sphincter, niveau médullaire correspondant...

La technique viscérale repose sur le fait qu’il y a une dynamique précise et répétitive de la sphère viscérale. Les viscères se déplaceraient de manière spécifique sous l’influence de la pression diaphragmatique. Cette dynamique viscérale pourrait être modifiée (restriction de mobilité) ou disparaître. Dans ce cas, les symptômes de troubles fonctionnels d’un organe correspondraient à une dynamique anormale de l’organe. En appliquant une technique spécifique, l’ostéopathe permettrait à l’organe de retrouver sa physiologie naturelle et les troubles liés à la restriction de mobilité seraient ainsi corrigés.

Tout déséquilibre de tension tissulaire de ces épiploons (nom donné à deux replis du péritoine, une fine membrane qui tapisse la cavité abdominale et contient les viscère), fascias et système ligamentaire suspenseur (appelé dysfonction ostéopathique viscérale), peut venir influer mécaniquement les systèmes vasculaires et nerveux mais également le tube digestif. 

Hormis les troubles fonctionnels digestifs que cela peut impliquer toutes ces tensions tissulaires peuvent générer, par rapport à l'équilibre du squelette, des déséquilibres mineurs qui appliqués quotidiennement sans interruption et même potentiellement par à coup avec les mouvements du diaphragme, peuvent se révéler très perturbateurs sur la posture et générer des réactions du système musculo-squelettique. Une lésion viscérale peut causer : un blocage vertébral, un problème locomoteur, un changement de comportement...

Traitement : Le traitement ostéopathique consiste, par une importante connaissance de l'anatomie viscérale, à diminuer voire supprimer les tensions mécaniques qui contraignent les viscères et autres structures sur lesquels ces tissus s'insèrent (côtes, vertèbres, diaphragme). Ce travail manuel très doux se sert la plupart du temps de la respiration afin que la correction soit la plus physiologique possible. 

  • CRÂNIENNES

Elles ont leur origine avec W.G SUTHERLAND (début du 20ème siècle). Selon lui les os du crane (au nombre de 29) ont un mouvement palpable, rythmique et perceptible. Pour les ostéopathes, toutes limitations de mouvements à ce niveau peuvent influencer l’ensemble de la physiologie du corps (notion d'unité du corps). 

  • CRANIO-SACRÉE

 

Garantir la circulation des fluides assurant la nutrition et donc l’intégrité des tissus, stimuler la capacité d’auto-guérison de l’organisme et l’immunité.

  • DRAINAGE LYMPHATIQUE

Il permet d'aider au maintien de l’homéostasie et de favoriser l’épuration des toxines métaboliques.

 

  • NEUROLOGIQUES ET RÉFLEXES

Elles permettent d'avoir une action sur la moelle épinière et les différents étages métamériques...

 

  • FONCTIONNELLE

Il s’agit d’amener l’organisme dans le sens de ses dysfonctions afin d’informer son corps de cet état ; technique qui sollicite les mécanorécepteurs et les propriocepteurs.

  • STRUCTURELLE

Il s’agit de manipulation directe aussi appelé trust. L’objectif est de redonner la mobilité nécessaire au bon fonctionnement de l’articulation, ce qui permet ainsi de relancer la circulation des fluides. La présence ou l’absence de bruits caractéristiques n’est pas le signe d’une manipulation réussie ou non. Le craquement est du soit à la libération de gaz dans l’articulation soit à un claquement des tendons avoisinants.

  • MYOTENSIVE

La technique myotensive joue sur la stimulation des récepteurs de Golgi aux extrémités des tendons d'insertions, lesquels stimulent à leur tour un neurone inhibiteur de la contraction alpha ; le muscle se relâche alors. On enlève les points de tension. On peut aussi parler de stretching dans les techniques musculaires. Il s'agit d'une pratique basée sur des étirements corporels destinés à développer la souplesse et le relâchement.